Une merveille de paix et de réconciliation.

La troisième Auxiliaire internationale de la Campagne du Rosaire en pèlerinage dans la paroisse de Buhonga

Devoción de la gente de Buhonga The people of Buhonga venerating the Queen of Peace Spontane Verehrung der Königin des Friedens durch die einfachen Menschen von Buhonga
Cantos y bailes Songs and dances Lieder und Tänze für Maria
Hutus y Tutsis juntos con la Reina Hutus and Tutsis together with the Queen Hutus und Tutsis miteinander… mit der Königin
Cientos de feligreses esperando a la Auxiliar Hundreds of faithful waiting for the Auxiliary Hunderte von Menschen erwarten die Auxiliar
Entrada Entrance procession Einzug in die Pfarrkirche
La Reina de la paz The Queen of peace Die Königin des Friedens Fotos: P. Deogratias Marahukiro © 2008 Álbum de fotos – photo album – Fotoalbum

BURUNDI , P. Deogratias Marahukiro. Ce dimanche 06 avril c’était encore une journée pleine de grâce, une journée de bénédiction puisque la Reine de la paix visitait la paroisse de Buhonga. La paroisse de Buhonga est l’une des trois premières missions érigées au Burundi par les pères blancs. Elle est à la sortie sud de la ville de Bujumbura et se trouve bien située sur les montagnes surplombant la capitale du Burundi.

Toujours une surprise…

C’est pour moi une surprise chaque fois que nous faisons un pèlerinage avec notre Reine. Je suis surpris par la quantité de personnes qui veulent partir avec nous dans ce pèlerinage. Chaque fois il y a beaucoup de personnes qui sont touchées et qui veulent vraiment accompagner la Vierge Marie. Le rassemblement était à Mont Sion vers 7H 30 et après la bénédiction nous sommes partis en cortège vers la paroisse de Buhonga.

Cette fois ci, il y avait sept grands Bus contenant chacune plus de 30 personnes, et presque 11 voitures privées.

Le pèlerinage avec toutes ces voitures étonne beaucoup de personnes dans la capitale de Bujumbura. Comme la voiture qui transporte la Vierge Marie est spécialement décorée, certaines personnes de la ville pensent que c’est un mariage d’un grand riche de la ville de Bujumbura , mais ils restent perplexes quand ils voient que ce riche veut aller se marier à l’intérieur. Ainsi s’exclamait une personne :  «  Mbe muramuduganye : vous montez vraiment à l’intérieur avec la mariée ? ». En effet, l’image de la Vierge Marie est tellement bien décorée a telle point qu’on pense que c’est une épouse parée pour un mariage royal.

Elle est la grande Missionnaire, elle opérera des merveilles  …

Avant d’arriver dans la paroisse de Buhonga, nous avons rencontré une foule de chrétiens avec le curé de la paroisse. Ils nous attendaient presque à un kilomètre de la paroisse. Ils faisaient retentir des slogans de Bien venu à la Mère, on pouvait remarquer une grande attente, une grande soif, tout le monde voulait toucher, voulait dire quelque chose à la Mère. Pour certains qui étaient venus avec nous, c’était difficile de retenir leurs émotions. À cet endroit et en ce moment, la Mère a opéré réellement une merveille ; une merveille de paix et de réconciliation. Deux populations d’un même peuple mais d’origines différentes se rencontraient en ce lieu pour marcher ensemble accompagnées par la Reine de la paix. Il s’agissait d’abord des pèlerins venus de Bujumbura qui sont essentiellement des personnes plus ou moins aisées économiquement, et ensuite de la population de la paroisse rurale de Buhonga. Il faut ajouter que la région de Buhonga est considérée par certains comme le fief de la rébellion Hutue des FNL, laquelle rébellion n’a pas encore déposé les armes. La population de Buhonga elle-même est essentiellement composée de l’ethnie Hutue. Pour certaines personnes de la ville de Bujumbura, aller à Buhonga c’est s’exposer à la mort. Plus encore, pour certaines personnes de l’ethnie Tutsie, c’était quasi impossible et inimaginable de s’arrêter à Buhonga. Comme le disait le curé de la paroisse, certaines personnes commençaient à prier le chapelet quand ils arrivaient à Buhonga et le conservaient ensuite après avoir dépassé la région, il fallait disait-il, ce pèlerinage pour une réconciliation avec cette région. Pour certaines personnes qui étaient avec nous dans ce pèlerinage ; pouvoir marcher pendant plus de 40 min sur la terre de Buhonga entourée par la population de Buhonga, c’était vraiment un miracle. Voilà donc le meilleur cadeau de ce jour, cette grâce de la réconciliation. Certaines personnes avaient presque fait l’inscription pour venir à Buhonga. Elles avaient peurs, mais avaient accepté tout simplement pour accompagner la Vierge Marie. Pendant la procession, on pouvait lire une expression de joie sur leurs visages, la peur avait laissé la place à la joie. L’accueil de la population de Buhonga par des chants de joie et des danses a fait écrouler les murs de la peur et a dégagé spontanément une joie chez les pèlerins qui venaient de Bujumbura. La rencontre s’est fait sur une petite montagne et l’on pouvait observer une foulée de pèlerins montant péniblement et peureusement sur cette montagne pour aller à la rencontre de la population de la paroisse de Buhonga qui, au sommet de cette petite montagne attendaient avec des chants et des danses de joie. On avait dressé une petite table au milieu de la route en terre battue et, sur cette table, on a déposé l’image de la Sainte Vierge Marie. On a alors commencé à chanter et à danser autour de la Vierge Marie. Buhonga étant situé sur les montagnes surplombant la ville de Bujumbura, on pouvait avoir une vision panoramique du beau paysage de cette région. Le ciel s’était aussi préparé à ce rendez.vous, il était beau avec quelques nuages blancs parsemés d’espaces à fond bleu. Il semblait que le ciel s’ouvrait pour laisser couler sur nous une pluie de grâce de paix et de réconciliation. Oui quelque chose de merveilleux venait de s’accomplir, oui nous pouvons dire à la suite de Saint Vincent Pallotti : «  Elle est la grande Missionnaire, elle opérera des merveilles ». On allait commencer la procession dans cette ambiance, on dirait une marche triomphale de la Reine de la paix et de la réconciliation parmi son peuple.

La procession terminée, nous avons directement commencé la messe. Comme d’habitude, au Burundi , une messe solennelle qui se respecte ne peut durer moins de trois heurs. Nous avons donc passé trois heurs dans la messe, avec une liturgie marquée spécialement par des éléments symboliques. On a offert une bougie pour demander que la lumière du Christ nous illumine, une carte du Burundi pour que la Reine de la paix protège le Burundi, une corbeille vide pour que la Mère la remplisse des grâces de paix et de réconciliation. Les Chrétiens ont aussi donné leur capital de grâce et nous sommes retournés avec une corbeille pleine de capital de grâces. À la fin de la messe,  comme on ne pouvait pas laisser l’Auxiliaire dans cette paroisse (tout le monde demande qu’on la laisse au moins quelques jours !!!) nous avons donné comme cadeau une Image de la Vierge Marie à la paroisse. Cette Image sera le témoin du passage de l’Auxiliaire dans cette paroisse et sera le gage de la présence de la Vierge Marie dans cette paroisse. Au sortir de la messe, nous nous sommes dirigés vers un petit Sanctuaire de la Vierge Marie qui est dans la paroisse. On a exposé l’Image de la Vierge Marie et tous nous nous sommes rassemblés autour d’elle, la population de Buhonga avait alors préparé des chants et des danses pour honorer la Vierge Marie. Après ces chants commençait une autre partie non moins importante, celle qu’on n’avait pas prévu et qui nous a donné beaucoup de leçons : la dévotion populaire et l’amour envers la Vierge Marie.

Une leçon de prière…

Après la cérémonie officielle avec les danses et les chants organisés par les Chrétiens de Buhonga, on a vu commencer spontanément une vénération personnelle de la Vierge Marie. Une population en liesse s’agglutinait autour de l’Image de la Vierge Marie. Chacun voulait toucher à l’image, chacun voulait dire quelque chose à sa Mère.Pour transporter l’Image, on avait un problème pour choisir qui va la transporter puisque chacun voulait être candidat à ce poste ! Nous qui avions toujours l’Image de la Sainte Vierge dans le Sanctuaire, nous avions du mal à comprendre comment le fait de toucher à cette Image était un grand privilège. Cela rappelle, cet adage Kirundi qui dit que «  uwufise ikirezi atamenya ko cera : celui qui a un collier sur son cou ne saura jamais apprécier sa beauté. »

Devant l’Image de la Vierge Marie s’élevaient des prières qui témoignaient d’une foi très profonde ce qui devenait une leçon de prière pour nous. Une femme qui probablement avait quelques difficultés dans sa famille parlait à haute voix en disant : «  Très chère Mère, tu sais ce qui se passe à la maison, je te prie d’aller toucher mon époux… ». Une autre était restée auprès de la Vierge Marie alors que les autres qui étaient venus avec elles voulaient rentrer à la maison parce qu’il se faisait tard ; les autres l’interpellèrent pour qu’elles rentrent et à elle de leur répondre : «  Comment puis-je rentrer alors que la Mère est encore ici ». Malgré la longue distance qu’elle devrait parcourir à pied, elle a préféré ne pas laisser la Sainte Vierge. Sans doute que beaucoup de personnes ont reçu beaucoup de grâce, nous aurons pour une autre occasion à raconter les témoignages de cette journée inoubliable. Comme toujours, avant de rentrer, une petite pluie est tombée et tout le monde était convaincu que par cette petite pluie, le ciel nous envoyait une fois de plus sa bénédiction.

Pour terminer un remerciement, à toutes les personnes qui ont prié pour nous pour que ce pèlerinage réussisse. Un remerciement tout particulier à ceux qui nous accompagne depuis Schoenstatt dans le Sanctuaire d’origine et depuis l’Argentine. Nous invitons aux autres schoenstattiens et membres de la campagne du Rosaire de nous accompagner dans cette grande campagne de prière pour la paix dans les pays des grands lacs.